Dis….. c’est quoi les « Réflexes Archaïques » ? Et c’est quoi ton métier ?
🧐 Hum, ce sont de bonnes questions, ça Odette !!
Odette, c’est un petit bout d’femme avec un très gros chignon rose. Odette, elle est très fraiche, toujours de bonne humeur. Et elle pose toujours plein, plein, plein de questions pour comprendre.
Alors j’ai décidé de lui répondre !
Je vais t’ expliquer :
Tu vois, quand tu construits une maison, il faut d’abord s’occuper des fondations sur lesquelles va reposer ta maison pour qu’elle soit solide et qu’elle tienne bien. 🔎 Et bien, les réflexes : ce sont tes fondations.
Ensuite, on va monter les murs, mettre une porte et des fenêtres à la maison. 🧱 Et toi, tu vas développer tes sens, comprendre ton corps, connaître ta gauche et ta droite, apprendre à parler, …
Et après, on va poser la toiture. 🏠 Toi, c’est à ce moment là, que tu vas développer ton autonomie, te faire des amis, et apprendre plein de choses, à l’école et aussi dans ton travail quand tu seras plus grande.
Parfois, le terrain est instable. 🌧️ Il pleut beaucoup, alors la terre se gorge d’eau et ça vient pousser les murs de la maison. 🌞 D’autre fois, il fait tellement sec, que la terre se rétracte et la maison ne repose plus vraiment sur ses fondations.
🤰 Pour toi, c’est peut être que la grossesse était un peu difficile, que ta maman a du rester couchée ou qu’elle a eu des moments de stress, un accident, une maladie, … Ou alors, qu’à ta naissance, tu as voulu arriver un peu trop tôt, ou qu’il y a eu des complications et que tu as été séparée de ta maman pendant quelque temps…
Avec le temps, ces changements sur le terrain, vont venir abimer ta jolie maison. Il va y avoir des fissures, voire même des fois, la maison va pencher sérieusement et risquer de tomber !
Toi, tu vas peut être avoir le corps très tendu, et avoir mal au dos par exemple. Ou alors, ça va être difficile de t’endormir. Ou encore que tu vas te mettre souvent en colère, ou être très timide et ne pas oser regarder les gens ou leur répondre. Et peut-être même que tu vas faire des trucs pour te rassurer (ça s’appelle des tocs). Et pour travailler, ça peut parfois être difficile. Tu n’arrives pas à tout comprendre, à rester attentive ou c’est dur de tout mémoriser.
🩹 Alors, on va venir apporter des soutiens à la maison pour l’aider à se redresser et à devenir stable dans le temps. Certains vont agir directement sur la maison et d’autres, venir renforcer les fondations.
🕵️♀️ Moi, j’interviens sur tes fondations. Et je travaille avec plein de personnes que tu connais peut-être déjà, qui vont eux t’aider à reboucher les trous et les fissures et à te redresser.
Voilà ! C’est ça le travail en réflexes archaiques 😉
Depuis quelques semaines, la vie reprend progressivement un cours normal : les enfants ont presque tous repris le chemin de l’école, même si ce n’est que quelques heures par jour ou par semaine, les employeurs demandent à leurs salariés de revenir plus souvent sur leur lieu de travail, les cafés, bars et restaurants ont ré-ouverts, …
Chacun peut reprendre le cours de sa vie tout en respectant les impératifs que la pandémie nous impose après ces semaines à vivre 24h/24 avec enfants et conjoint(e).
Pour certains, ce retour à « la normale » est un déchirement, le confinement ayant été finalement une parenthèse « enchantée ».
Pour d’autres, c’est une libération, après des semaines à gérer l’école, le travail, les courses alimentaires et les repas au complet matin, midi et soir, 7 jours sur 7. Certains parents sont aujourd’hui en arrêt de travail pour cause d’épuisement après ces mois de confinement.
C’est pourquoi je vous propose de faire un focus sur le livre « LE BURN-OUT PARENTAL » de Moira Mikolajczak et Isabelle Roskam, publié en 2017.
Comprendre le mécanisme du burn-out parental
Identifier les facteurs de risques
Trouver des idées pour sortir de la spirale du burn-out parental
Pour que celui-ci ne soit pas une fatalité et préserver des moments de qualité avec son / ses enfant(s).
POURQUOI PARLER DU BURN-OUT PARENTAL
Lorsque nous entendons « burn-out », nous faisons automatiquement un lien avec le monde professionnel. Or, les manifestations de « burn-out » peuvent également s’observer chez les personnes qui ont mis leur vie professionnelle entre parenthèse pour se consacrer à temps partiel ou à temps plein à leur famille.
Et, pourquoi les parents d’aujourd’hui seraient-ils plus sujets au burn-out parental que les parents d’hier ? Depuis les années ’90, chaque année une multitude de magazines, livres, guides fleurissent pour aider les parents et les amener à devenir les parents idéaux qu’ils souhaitent être pour leurs enfants.
A cela s’ajoute le stress de la réussite scolaire où l’erreur n’est pas vue comme une source de progression mais comme un trouble d’apprentissage qu’il faut remédier au plus vite pour ne pas amoindrir les chances de réussite professionnelle.
Sans compter les difficultés conjugales (en France, près de 45% des mariages finissent par un divorce), les problèmes de santé, le stress professionnel, etc…
LES FACTEURS DE RISQUE
Ils peuvent être regroupés en 6 grandes catégories :
Risques socio-démographiques
Age (du parent et des enfants)
Nombre d’enfants
Niveau d’éducation
Lieu de vie
Situation professionnelle
Niveau de revenus du foyer…
Circonstances particulières
Stress professionnel
Évènement de la vie …
Risques liés à la personne elle-même
Gestion des émotions (les siennes et celles de autres)
Histoire personnelle avec ses propres parents
Maladie
Personnalité …
Risques liés à l’enfant lui-même
Grossesse
Naissance
Maladie
Handicap
Tempérament…
Risques éducatifs « ICE »
I pour inconsistance éducative
C pour coercition (punitions sévères verbales ou physiques)
E pour escalade du bras de fer entre le parent et l’enfant
Risques conjugaux
Equilibre dans la co-parentalité
Niveau de satisfaction conjugale…
LES DIFFERENTES PHASES QUI AMENENT AU BURN-OUT
Comme en arrive-t-on à une situation de burn-out parental ? Les auteurs nous invitent à découvrir les 3 phases de ce processus :
Burn-In > Phase d’Alerte > Burn-Out
Le burn-in initie l’entrée vers le burn-out. Il s’agit de ce moment où le parent fait tout pour devenir le parent idéal : lectures, participation à nombreuses conférences, application de principes, … Il va y avoir un sur-investissementqui dans le temps va l’amener à progressivement sacrifierdes moments pour soi « pour le bien de ses enfants ».
Le parent va entrer en phase d’alerte lorsqu’il va commencer à ressentir de la frustration face à tous ces sacrifices et cet investissement au point de s’oublier. Les réunions, accompagnements aux différentes activités extra scolaires, les planifications de rendez-vous médicaux, paramédicaux vont devenir des corvées et entrainer une perte d’énergie et le début du burn-out parental.
La 1ere manifestation du burn-out va être l’épuisement, conséquence de la perte d’énergie qui dure dans le temps. Puis vient le moment où une distanciation avec les enfants se met en place, mécanisme qui permet au parent de se protéger, jusqu’à une perte d’efficacité dans la gestion du quotidien et une perte d’épanouissement.
Lors de ces 2 dernières étapes du burn-out parental, le parent peut en arriver à devenir négligent ou maltraitant avec ses enfants, en ressentant un mélange de culpabilité et de colère vis à vis d’eux et du conjoint. Ces manifestations sont souvent ce qui amène le parent à solliciter de l’aide auprès d’un professionnel.
DES PISTES POUR EVITER OU SE SORTIR DU BURN-OUT
Comme très souvent, ce sont des pistes assez simples qui apportent le plus grand bien. La difficulté est de se détacher du sentiment de culpabilité lorsque le parent ose prendre du temps pour soi et rien que pour soi.
Pourtant, c’est en prenant soin de soi que l’on est encore plus disponible pour mieux prendre soin de sa famille 😉
Piste 1 : se relier à ses émotions pour identifier ses besoins profonds
Piste 2 : trouver ses sources de relaxation (massage, sport, lecture, shopping, sortie entre amis, …) et se prévoir des temps rien que pour soi
Piste 3 : passer le relai et développer une vraie co-parentalité avec un partage des taches
Piste 4 : rechercher les points positifs des situations et journées vécues pour entrainer son cerveau à se focaliser sur ce qui fonctionne plutôt que sur les grains de sable qui jalonnent les journées.
Sans oublier de solliciter de l’aide auprès d’un professionnel lorsque le besoin se fait sentir.
ET VOUS ?
Si vous deviez dessiner le schéma que vous trouverez dans le sketchnote ci-joint, où mettriez vous votre propre jauge ? Quelles vont être vos premières actions pour prendre soin de vous ?
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