De la sérénité dans le suivi ? Si, si, c’est possible

De la sérénité dans le suivi ? Si, si, c’est possible

Il se fait pipi dessus et il pique des crises. Il faudrait peut-être aller voir un psy, non?! ->>> « Allez, vient Loulou, on va voir quelqu’un pour nous aider avec ces émotions qui prennent toute la place. »

Mais pourquoi venez-vous ? Il va très bien votre enfant ! Par contre, vous, ce serait bien que vous voyiez quelqu’un. ->>> « On arrête tout mon Loulou. Tout va bien! »

Mais dites-moi, il ne serait pas intelligent votre enfant ? ->>> « Viens poussin, on va voir quelqu’un qui va nous expliquer comment tu réfléchis. »

Votre Loulou est HPI. C’est normal qu’il soit frustré. Sa tête va plus vite que son corps. Allez faire de la psychomotricité, ça va l’aider.->>> « Viens Loulou, la personne va aider ton corps à aller aussi vite (enfin presque) que tes pensées. »

Bilan : tout est normal. Les séances ne sont pas nécessaires mais ça lui fait du bien. Alors continuez à venir. ->>> « Non, Loulou, on arrête de venir. Tout va bien, tu n’en as pas besoin.»

Il s’ennuie en classe ! Faudrait peut-être le nourrir intellectuellement. Parce qu’en classe c’est l’enfer. Et puis faites quelque-chose avec ces émotions. Vous dites qu’il est Haut Potentiel, mais il ne sait même pas gérer ses émotions ! Il fait vraiment preuve d’immaturité ! ->>> «Loulou, alors, mardi tu as Judo, mercredi, tu as anglais, samedi matin VTT et samedi après midi Sophrologie. Tu es content, non ? »

Il est dans les nuages, il écrit lentement. Allez voir quelqu’un. ->>> « Vient chouchou. On va voir une graphothérapeute pour t’aider à bien écrire. »

Les leçons ne sont pas bien apprises. Ah, c’est la crise à la maison pour les devoirs ? Faites vous respecter voyons ! ->>> « Je te présente X. C’est un coach scolaire. Il va t’aider les lundis et jeudis à faire tes devoirs. »

Ah, c’est dur à la maison ? Les relations avec ton loulou sont compliquées ? T’as pensé à l’hypnose ? Tu connais les réflexes ? Et l’Orthophonie ? Retourne peut être voir un psy ? …..

STOP  ! Papa, Maman, laissez-moi tranquille ! Je ne veux plus voir personne ! J’en ai marre !!!

Ce témoignage, c’est du vécu. Il est réel.

Cet enfant n’en pouvait plus. Il voulait juste « être normal, être comme tout le monde » et arrêté d’être balloté de pro en pro.

Ces parents étaient tendus et n’en pouvaient plus non plus. Ils arrivaient à l’école le soir avec la boule au ventre. Quelle remarque allait-on encore leur faire? Quelle bêtise allaient-ils encore découvrir ? Ils jonglaient au mieux avec leurs agendas pro pour caler les rdv avec les différents thérapeutes en se prenant des remarques de la part de leurs collègues ou managers face à leurs horaires.

Les relations entre parents et enfants devenaient tendues.

Chaque thérapeute et chaque professionnel avait quelque chose d’utile et de constructif à apporter à cette famille. Alors pourquoi cette impression de naviguer à vue, ce qui les a tous tant épuisé ?

Comme pour nombre de familles que je reçois, les suivis se mettent en place parce qu’il faut aller voir tel ou tel thérapeute. Les objectifs de suivi sont souvent très flous, très globaux.

Les améliorations sont donc peu visibles. On se focalise sur ce qui s’accumule, on met des pansements ou des rustines là où il y a besoin. Et l’on court de rendez-vous en rendez-vous.

Vous avez besoin de mettre en place un suivi pour votre enfant. Voilà quelques questions auxquelles il est essentiel de répondre avant de foncer bille en tête :

  • Par quoi faut-il démarrer ?
  • Pourquoi ? En quoi cela a du sens ?
  • Quelle est ma priorité ?
  • Quel est l’objectif de mon enfant ?

Oui, l’objectif de votre enfant ! Car votre objectif n’est pas nécessairement (rarement même !) celui de votre enfant. Et si l’accompagnement l’aide à accomplir quelque chose pour lui alors il y aura des bénéfices secondaires sur le plan scolaire et émotionnel ;-).

Se poser ces 4 questions, entendre les réponses et rester attacher à cette priorité définie, permet de maintenir la relation avec son enfant, son conjoint et le reste de la famille. Et surtout, les progrès seront plus visibles et durables !

Se recentrer et sortir du tourbillon parental

Se recentrer et sortir du tourbillon parental

Au début il y a l’émerveillement.

Se dire que c’est nous qui avons fabriqué ce petit être. On regarde chaque nouveau geste, chaque nouveau sourire comme une merveille, un bonheur de découvertes au quotidien. On s’extasie face à la curiosité enfantine, on rit de la maladresse pataude de notre petit homme ou de notre petit bout de femme.

A l’approche de l’entrée à l’école, cet émerveillement laisse place au questionnement, au doute :

  • Il a marché tard, non ?
  • OK il a marché tôt, mais il n’a pas beaucoup de vocabulaire, non ?
  • Ah, il ne s’intéresse pas aux lettres ? Il faudrait peut-être commencer à investir dans les jeux pédagogiques, non ?
  • Alors, la propreté ? Toujours pas ?! Bientôt l’école, il faut qu’il soit propre sinon, ils ne le prendront pas.

L ‘école débute.

Pour notre loulou, cette entrée à l’école signifie de passer du cocon familial ou de la nounou, à une classe de 25-30 élèves. Cohabitation quotidienne avec les autres. Nouvelles règles à intégrer. Sieste obligatoire. Bruit. Repas collectifs….

En tant que parents, nous en savons peu sur ses journées.  Notre « Tu as fait quoi aujourd’hui ? » se conclut la plupart du temps par « J’sais pas – Rien – J’ai oublié ». Notre bout’chou grandit, s’affirme, son caractère évolue et nous perdons petit à petit le contrôle sur ce qu’il vit.

Le regard que nous lui portons évolue également. Il est influencé par les remarques des professeurs, des animateurs, des autres parents. Les comparaisons avec les autres élèves débutent. Le stress de ne pas réussir à faire ou à dépasser ce qui est attendu par les normes s’immisce dans la relation avec notre enfant.

Nos questions ne portent plus tant sur ses centres d’intérêt, sur ses qualités, sur ses découvertes, que sur l’école, son comportement, ses résultats. Nous ne le voyons plus comme Antoine, Marie, Rayan, Paul, Laura, Emma, Yassine, Maryam, Mathis, …. mais comme un élève qui doit savoir faire et rentrer dans les cases avant tout autre chose sinon, il ne pourra pas réussir dans la vie.

Débute alors la course folle du perfectionnisme :

  • Activités extrascolaires sportives et culturelles pour le nourrir corporellement et intellectuellement
  • Pédo-psy
  • Orthophonistes
  • Psychomot’
  • Atelier gestion des émotions
  • Sophrologie
  • Cours particuliers
  • Aide aux devoirs, etc….

Du côté de l’enfant, c’est un agenda de ministre qui s’installe avec pas ou peu de moments pour souffler.

Du côté du parent, c’est la course :

  • Vie familiale, courses, repas, devoirs
  • Trajets Allers-Retours à faire ou à organiser pour emmener et récupérer chaque enfant à ses diverses activités
  • Rdv avec l’école, recherche des professionnels pour aider notre enfant à rentrer dans le moule
  • Réussite de sa vie professionnelle
  • Gestion des agendas vie pro/vie perso pour caser tout ce qui a à faire.

Les relations Parent – Enfants se tendent.

Pourquoi n’est-il pas reconnaissant de tout ce que vous mettez en place pour lui ? Pourquoi ne fait-il pas d’effort alors que vous vous échinez à faire ce qui est bon pour lui ? Et la relation avec notre conjoint dans tout cela ? Et surtout, où en est la relation avec vous-même ?

Ca vous parle ?

Voici une « technique » toute simple que je pratique quasi quotidiennement qui me permet de sortir de ce tourbillon dans lequel inconsciemment je m’engouffre en tant que parent.

FAITES UNE PAUSE

Que ce soit 1h, une demi-journée, 1 journée ou 1 semaine, prenez un temps rien que pour vous.

Pas de téléphone, pas d’obligation, pas d’engagement. Juste un temps pour soi, pour marcher, pour souffler, pour se reposer.

Un temps pour ne FAIRE RIEN. Ce temps n’est pas un temps « perdu ». Ce n’est pas un temps à ne rien faire. Non, c’est un temps où vous faites justement. Et ce que vous faites… et bien…. c’est RIEN ! En ne faisant RIEN, vous ressentez, vous vous videz la tête, vous vous reconnectez à vous-même.

Vous constaterez qu’après cette pause, vous serez plus disponible et plus à l’écoute des autres.

FAIRE LE POINT SUR VOS RESSENTIS

« Posez votre cerveau » (Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire 😉 mais avec le temps, vous y arriverez !) Que ressentez-vous :

  • Dans votre corps ?
  • Dans vos pieds ?
  • Vous sentez-vous stable ou penché ? Vers l’avant, vers l’arrière ?
  • Comment est votre respiration : pleine, entière, superficielle, profonde ?
  • Avez-vous des douleurs quelque part ? des tensions ?

Cet état des lieux vous permet de prendre conscience de ce que vous vivez en ce moment.

COMMENT VOUS SENTEZ-VOUS EMOTIONNELLEMENT  ?

Après avoir fait le point sur vos ressentis corporels, allez regarder du côté de vos émotions.

Les émotions vous traversent tout au long de la journée. Elles sont de précieux indicateurs pour vous aiguiller sur comment retrouver votre émotion de base : la joie.

Pour cela, n’essayez pas de les « gérer », mais plutôt de les accueillir pour mieux les écouter. Alors, sans chercher à modifier ce que vous ressentez, dites-vous juste :

  • Là, tout de suite, je me sens ……
  • Quand je pense à tout ce que j’ai à faire, je me sens ….
  • Quand je pense à ma relation avec mon enfant, je me sens …..

DE QUOI AVEZ-VOUS BESOIN ?

Ok, maintenant que vous avez identifié comment vous vous sentez, de quoi avez-vous besoin ? Là, je parle de VOUS et SEULEMENT DE VOUS !

Et oui ! Les parents ont toujours tendance à s’oublier, à se mettre à la place des autres, de leur(s) enfant(s), de leur conjoint , des profs, … C’est ce qui, le plus souvent provoque des crises par la suite.

Alors, là, il s’agit de VOUS et QUE DE VOUS – oui, j’insiste 😉 ! De quoi avez-vous besoin ?

  • De dormir, de manger, de calme ?
  • D’un cadre, d’intimité, d’un temps pour vous ?
  • D’amis, de votre famille, de collègues ?
  • D’etre reconnu(e), d’être utile, d’être respecté(e) ?
  • D’avoir des projets, d’avoir des objectifs, d’aller au bout de ce que vous initiez ?

PASSEZ A L’ACTION

Et bien maintenant, il ne vous reste plus qu’à vous mettre en action.

Cette action doit être initiée par vous et que par vous. N’attendez pas que l’autre devine ce dont vous avez besoin.

  • Vous avez besoin de dormir, allez faire une sieste !
  • Oui, mais vous avez plein de choses à faire ? Mettez un réveil et octroyez-vous cette vraie pause dont votre corps a besoin.
  • Vos enfants vous réclament ? Dites leur que vous serez indisponible pendant 15 – 30 min. Que là, c’est un moment rien que pour vous et que vous viendrez les voir après. Ils seront peut-être surpris mais vous verrez qu’ils respecteront ce temps.

A vous de jouer maintenant ! Prenez soin de vous et vous serez dans le rôle du parent que vous souhaitez être 😉